Est-ce un effet de mode ou un réel désintérêt pour les méthodes non naturelle et médicamenteuses mais les pilules contraceptives n’ont plus la côte. Alors qu’il aura fallu de nombreux combats pour les femmes puissent avoir accès à la pilule qui leur donne le droit de disposer de leur corps et de leur sexualité, la quête de « naturalité » semble bel et bien intéresser davantage les jeunes femmes.
Les hormones font désormais peur. Est-ce après les scandales des pilules dites de 3ème génération ? Est-ce juste un effet de mode des vegan, Bio, … ? Les conséquences de cet attrait ne sont pourtant pas anodines. De nouvelles applications fleurissent sur les smart phones permettant aux femmes de calculer et identifier les jours de moindre fécondité pour avoir des rapports. Les méthodes de l’analyse de la glaire cervicale, des courbes de température, retrait et calculs en tout genre pullulent sur les blogs, forums… Ce que l’on oublie de dire à ces jeunes femmes est que seules 10% des femmes ovulent le 14ème jour de leur cycle. Que nul ne peut caler un rythme de cycle sur le suivant ou le précédent et que les sécrétions hormonales et l’ovulation mensuelle ne sont pas régler comme une pendule.
Les chiffres d’IVG restent pour le moment stables avec environ 200 000 interruption volontaires de grossesse par an. Leur analyse laisse pourtant entrevoir quelques interrogations : 20% des femmes qui y ont recours n’en sont pas à leur première intervention. Ce constat laisse planer le doute que l’IVG constitue un rempart et une alternative à une contraception pérenne et surtout efficace. Ainsi, les « risques » pris en optant pour une contraception « naturelle » sont mis en regard de la possibilité d’IVG en cas d’échec.
Les femmes ont et auront toujours le choix en France de leur mode de contraception, de leur sexualité et le droit à disposer de leur corps comme elles l’entendent mais ce choix se doit maintenant d’être éclairé. La pilule est encore pour beaucoup la seule méthode contraceptive alors que d’autres sont disponibles : stérilet (avec ou sans hormone), implants, dispositifs transdermiques (patchs)…Donc si la pilule constitue pour certaines une contrainte et si le préservatif n’est pas toujours accepter des conjoints (pourtant la seule méthode permettant de protéger des infections sexuellement transmissibles), une simple consultation avec un gynécologue pourrait suffire à envisager d’autres alternatives.
Compte tenu de ce constat, la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale (FNCGM) a publié un communiqué le 22 février dernier mettant en garde les jeunes femmes dans l’utilisation de ces méthodes naturelles.